Pop culture et croyances limitantes

J’aime beaucoup le sujet de l’influence de notre quotidien sur notre façon de voir les choses, à un niveau individuel et collectif.

Bien évidemment, chacun peut choisir de lire un article, écouter un podcast ou regarder une émission pour s’informer. Ce qui m’intéresse le plus, ce sont les influences qui s’exercent sur notre inconscient.

L’exemple que j’ai choisi aujourd’hui est celui d’une comptine pour enfants : Ne pleure pas Jeannette.

Même chantée avec toute la joie et le dynamisme d’Henri Dès, les messages contenus dans la chanson sont un véritable festival de croyances limitantes.

Si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire, les paroles sont disponibles ici.

Quelles sont les croyances limitantes véhiculées ?

Une petite chanson répétée, fredonnée, qui se grave dans les mémoires et dont les messages sont captés et enregistrés par l’inconscient. D’ailleurs, quels sont ces messages ? Cette chanson est une vraie pépite ! Vous pouvez vous amuser à compléter la liste ci-dessous :

• En tant que femme, tu accèderas au bonheur par le mariage,
• Un bon mari est un mari riche avec un bon statut social,
• Il est interdit de contester l’autorité,
• Tu dois appliquer sans discuter ce qui a été décidé pour toi,
• Tu n’as pas le choix de ton avenir,
• On trouveras toujours une façon douloureuse de te faire rentrer dans le rang, …

Qui a encore envie de chanter « tzim boum tralala tsoin tsoin pouet pouet » ?

Une affaire de nuances

Mais que faire alors ?

Varier les chansons, bien sûr.

Mais éviter les comptines ou les réécrire serait, je pense, un vœu pieux : elles font partie intégrante de notre société et traversent les générations avec une longévité à faire pâlir les Champs Elysées de Joe Dassin.

Les comptines véhiculant des messages qui nous semblent horribles par rapport à notre cadre de référence moderne, avaient une véritable utilité à l’époque où elles ont été composées. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elles ont été si populaires et se sont transmises jusqu’à nous.

Peut-être pourrait-on, en toute simplicité, expliquer aux enfants avec douceur et des mots choisis, que ces chansons sont des morceaux d’Histoire chantés. Le reflet d’une époque lointaine, plus dure et incertaine. Les personnes qui ont commencé à fredonner ces airs n’avaient jamais mangé de pomme de terre ou de tomate, et ne se doutaient ni de l’existence de l’Amérique ni de celle de l’Australie.

Un peu comme si on regardait une photo en noir et blanc avec des attelages et charrues.

Remettre la chanson dans son contexte, apporter des nuances, et, certainement le plus important : continuer de chanter ensemble, enfants, parents et grands-parents réunis, partager des moments heureux.

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